The Bostonians
J’avais précédemment adapté LES EUROPEENS, roman de Henry James qui m’avait séduit par sa grâce et sa légèreté, à la fois dans sa construction et dans son ton. LES BOSTONIENNES arrivant un quart de siècle plus tard, possède des qualités tout à fait opposées. Dès l’année 1870, le comportement américain a pris une rigidité victorienne, et les idées et les émotions engendrées dans cette ambiance étaient souvent passionnément intenses. C’était l’époque des grands mouvements idéalistes-comme le féminisme des Bostoniennes-mais accompagnés d’une sorte de fascination pour des aberrations intellectuelles où médiums, spirites et toutes sortes de conférences excentriques florissaient. Ces idées bizarres et confuses produisirent des émotions bizarres et confuses (ou vice-versa). Mais ce qui est vrai pour les Bostoniennes l’est aussi pour le héros, pourtant ennemi déclaré de toutes ces bizarreries. Je dois reconnaître que je me suis quelque peu identifié à celui-ci: comme lui, j’ai des racines du Sud des Etats-Unis. Comme lui, j’ai plutôt été attiré par l’étrange et l’exotique que par mon prpre patrimoine. Je sais que l’on peut dire cela non seulement de mes films indiens, mais également des mes films américains, où, comme Basil Ransom, j’ai eu tendance à voir le beau dans le bizarre. James IVORY