Stunde null
Je suis né trois mois avant la prise de pouvoir de Hitler. J’ai donc vu le Troisième Reich étant enfant, avec ma « perspective à ras de terre ». Après la guerre, j’ai appris à juger les choses, élevé dans un monde qui s’efforçait de chasser de sa mémoire les images du passé. Personne n’a été un nazi – et par conséquent, personne n’a eu de vie quotidienne à cette époque-là. Dans mon film « Voyage à Vienne » (1973), j’ai évoqué l’atmosphère de l’époque nazie. Le film « Stunde » » représente un autre essai d’évocation : c’est ce moment hors de l’histoire entre la guerre et la paix – juillet 1945. Les gens que je décris dans « Stunde » », dont certains étaient des membres de ma famille, ont été capables de prendre part au Troisième Reich. Les images de ma mémoire semblent contredire les jugements qu’on a portés sur la génération de nos parents. Pour moi, le phénomène hitlérien est toujours inconcevable : toute cette brutalité meurtrière dans le domaine politique et en même temps ce bien-être, cette chaleur du foyer dans le domaine privé. C’est ainsi que j’ai appris à vivre avec cette ambivalence haine-amour qui est typique pour ma génération. La guerre est loin d’être finie. Ma perspective de narration est celle du petit cycliste dans le film, qui ne comprendra que plus tard ce qu’il voit, les yeux remplis de curiosité. Edgar REITZ
Fiche artistique & technique
Anette Jünger
Herbert Weissbach
Kai Taschner
Klaus Dierig
Scénario
Peter Steinbach, Edgar Reitz
Image
Gernot Roll
Montage
Ingrid Boszat
Musique
Nico Mamangakis
Production : EDGAR REITZ FILMPRODUKTION SOLARIS FILMS WDR c/o WELVERTRIEB FILMVERLAG DER AUTOREN