Stranger Than Paradise
Alors que j’étais en train de tourner STRANGER THAN PARADISE, une personne étrangère à la production me demanda quel type de film nous étions en train de faire. J’avais envie de lui expliquer que c’était « une comédie noire semi-réaliste à la manière d’un metteur en scène issu d’un pays imaginaire d’Europe de l’Est qui serait fasciné par Ozu et connaîtrait par coeur la série télévisée américaine des années cinquante THE HONEY MOONERS. Au lieu de cela, j’ai grommelé quelques mots sur le fait que c’était une histoire d’une grande simplicité sur des immigrants hongrois et leur perception des Etats-Unis. Aucune de ces définitions n’est juste. STRANGER THAN PARADISE est une histoire racontée par fragments, une histoire qui parle de l’Amérique vue à travers le regard d' »étrangers ». C’est un film sur l’exil ( exil de son pays, exil de soi-même) et sur des rapports manqués, mais manqués de peu… Jim JARMUSCH