Polissons et galipettes
» Il semble que dès les premiers jours du cinéma muet, la caméra ait servi à satisfaire les besoins les plus primaires du voyeurisme qu’elle permettait d’assouvir en filmant les ébats amoureux. Il est certain en tout cas que toute une production clandestine s’est très rapidement, dès le début du vingtième siècle, mise en place pour alimenter les collections érotiques d’amateurs. Ces films ont été programmés en séances à heures fixes dans les salons d’attente des bordels sophistiqués. Tournés en douce, en une après-midi, entre copains, et avec la participation très active des demoiselles du bordel voisin pour quelques sous, ils étaient évidemment, entièrement anonymes, ce qui empêche aujourd’hui toute identification sérieuse des auteurs réels et des participants. Il est assez drôle d’ailleurs de voir comment plusieurs de ces » comédiens » s’escriment à rajuster leurs perruques ou moustaches postiches dans le souci de ne pas être reconnus. Néanmoins, il faut reconnaître que la plupart de ces films sont empreints d’une insouciance et d’une naïveté qui tranche avec l’esprit des films pornographiques d’aujourd’hui. Certains de ces films » détournés » ont d’ailleurs été faits avec la complicité et la participation directe des metteurs en scène eux mêmes, dont certains parmi les plus illustres. Il suffit de regarder attentivement le cadre et la lumière de quelques-unes de ces images pour voir qu’elles portent clairement la marque d’un grand professionnel et ce malgré le montage bâclé, et l’argument narratif des plus ténus. La signature de ces auteurs est aussi révélée par l’absence de regards caméra extrêmement fréquents dans la quasi-totalité des autres films, accompagnés souvent en plus de commentaires parlés par les acteurs à destination de personnes hors champs. Ces films clandestins sont parvenus jusqu’à nous un peu par hasard et font désormais partie de notre histoire, de notre patrimoine. Ils nous permettent de porter un regard très intime sur la vie d’alcôve de nos ancêtres. Bien sûr, il serait ridicule de prétendre que les pratiques sexuelles d’autrefois se résumaient à ce genre d’exercices. La vie a toujours été autrement plus complexe. Mais à leur manière, ces images nous projettent dans une relation au temps passé beaucoup plus physique et nous montrent comment la mécanique humaine ne se démode pas. » Michel Reilhac
Cinéaste(s)
Fiche artistique & technique
Scénario
une composition de Michel Reilhac
Montage
Olivier Lupczinsky
Musique
Eric Le Guen
Production :
Michel Reilhac Mélange
c/o Liberator
10 rue Sainte-Anastase
75003 Paris, France
tél. : 33 (0)1 40 29 93 26
fax : 33 (0)1 40 29 93 47
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Ventes à létranger :
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