Koji Wakamatsu
Né en 1936, Koji Wakamatsu, de son vrai nom Takashi Ito, entre dans une école d’agronomie afin de devenir vétérinaire, comme son père, mais il abandonne ses études au bout de deux ans, fugue et s’installe dans le quartier de Shinjuku à Tokyo. Là, il devient un temps gangster puis, à la suite de son arrestation et de son incarcération, décide de tout plaquer et écrit un livre sur cette expérience. En 1959, il fait ses premiers pas d’assistant réalisateur à la télévision son entrée est facilitée par ses ex-activités de yakuza-racketteur , puis tourne, en 1963, ses trois premiers films pour le cinéma, Amai wana (Doux piège), Hageshii onnatachi (Les femmes sauvages) et Oiroke sakusen (Stratégie érotique) qui l’imposent comme l’un des maîtres de “l’éroduction” ou “pink-eiga”. Après avoir réalisé plus d’une vingtaine de films pour diverses sociétés, Wakamatsu décide, en 1965, de fonder sa propre compagnie de production, Wakamatsu Pro, et met en chantier sans tarder Quand l’embryon part braconner, qui sortira en 1966. Dès cette époque, Wakamatsu devient un militant d’extrême gauche actif et cherche à susciter chez les spectateurs l’envie de réaliser un coup d’état (L’Extase des anges en sera la plus éclatante preuve). Il devient aussi un des porte-paroles du mal-être de la jeunesse japonaise a vec des oeuvres comme Vierge violée cherche étudiant révolté. 1971. Première reconnaissance internationale de son oeuvre avec les projections à la Quinzaine des réalisateurs des Anges violés et de Sex Jack. Profitant de la grande vague du “pinku” hardcore, Wakamatsu, qui ne réalisait plus que deux films par an au lieu des dix habituels, fait, en 1975, un come-back, hélas furtif, avec Gomon hyakunen shi (Histoire de cent ans de torture). En 1976, Nagisa Oshima lui demande d’assurer la production exécutive sur L’Empire des sens, dont il est aussi le co-scénariste. Depuis cette date, Wakamatsu semble avoir perdu un peu de sa verve anarchiste, et ses films n’ont plus le même impact sur la jeunesse étudiante. Il cessera même toute activité entre 1985 et 1989. Il vient de signer cette année une autobiographie intitulée Mes mains sont sales, et il est toujours persona non grata sur les territoires américain, chinois et russe, ayant vivement critiqué à la fin des années 60 la logique anti-libertaire des Partis Communistes chinois et soviétique.