Noujoum A’nahar

Depuis longtemps déjà, en fait dès mes premiers rapports avec le cinéma, je n’ai cessé de guetter, d’observer mon village natal situé à quelques kilomètres de Lattakieh. Ce qui a éveillé soudainement mon intérêt, c’est ce désir illimité chez les individus de s’éloigner de leur réalité et d’être autrement qu’ils ne sont. Les étoiles de jour sont celles qu’on cherche à voir à midi et qui ne paraîtront jamais. Et on le sait. Les héros de ce film vivent l’illusion de leur héroïsme. En rentrant en conflit les uns avec les autres, ils finissent par se détruire. Les noces se transforment en funérailles; la communauté invente ses propres armes et fabrique ses victimes. Le jeune sourd fuit son quotidien complexe et va à Damas pour trouver sa force et réaliser son rêve; il finit avalé par un nuage d’insecticide. La campagne n’est plus la campagne, ce paysage naïf. Les fils ont abandonné la terre et l’agriculture pour s’engouffrer dans les villes et les administrations… le pouvoir. Ils ont sauté d’un seul bond sur leur rêve et se sont perdus dans le brouillard des illusions à attendre les étoiles en plein jour. Oussama Mohammad