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Njangaan

Quinzaine 1975 | Long métrage | 1h30

NJANGAAN, c’est le nom donné aux enfants qui fréquentent le « Dara » ou « Koteb » (école d’enseignement coranique). En réalisant ce film, je m’élève contre certaines pratiques qui, par le biais de la religion, asservissent l’individu.
Les marabouts constituent dans les pays musulmans d’Afrique une classe sociale d’une grande influence politique, économique et sociale. Mais en m’attaquant au maraboutisme, je ne m’attaque pas à l’Islam. Il faut voir clairement le propos du film.
Par leur situation privilégiée, les marabouts ont permis l’introduction du colonialisme et le maintien du néo-colonialisme. S’appuyant sur la religion, ils consolident leur position (situation sociale) sans tenir compte des intérêts du peuple qui est en majorité de confession musulmane.
L’école coranique étant considérée comme un moyen de formation, un père (fanatique) décide d’envoyer son enfant à la DARA pour en faire un soldat de l’armée de Dieu. Les marabouts exploitent les familles au nom de la religion et les enfants non seulement ne sont pas formés, mais deviennent des mendiants professionnels et sont surtout de la main d’oeuvre gratuite.
Dans ce film, j’ai voulu démontrer que l’emprise de la religion est tellement puissante que même les structures en place n’osent s’y attaquer. J’ai voulu montrer aussi comment la religion sert à l’exploitation matérielle de ces gens : résultat, la destruction de cette génération qui cherche sa prise de conscience.
Mahama JOHNSON TRAORÉ

Cinéaste(s)

Mahama Johnson Traoré

Mahama Johnson Traoré est né en 1942 à Dakar. Son père, chef d’entreprise, après lui avoir fait faire des études au Sénégal et au Mali, le destine à une carrière d’ingénieur électronicien. Dans ce but, il l’envoie en France et c’est dans un cours de travaux pratiques animé par un professionnel du cinéma que Mahama Johnson Traoré a la “révélation”. Il veut non pas enregistrer les comédiens mais les mettre en scène et réaliser des films. Il s’inscrit aussitôt au conservatoire indépendant du cinéma français puis parachève ses notions théoriques par des stages à l’ORTF et dans des équipes cinématographiques italiennes et allemandes. En 1968, il réalise son premier film, « Diankha-bi », un moyen métrage en noir et blanc sur la situation de la femme au Sénégal. Le film obtiendra le grand prix du festival de Dinar. Son deuxième film en 1970 reste fidèle à son thème de prédilection : la femme. « Diegue-bi » met en scène un haut fonctionnaire qui, pour conquérir le coeur d’une courtisane, n’hésite pas à détourner les fonds de l’Etat. Le film remporta un énorme succès à Dakar. Mais Traoré ne veut pas se cantonner dans un seul thème. Sa priorité est alors de faire des films sociaux et politiques pour amener le public africain à prendre conscience des problèmes primordiaux du continent. « Lambaay », « Reou-takh » et « Njangaan » appartiennent à cette période d’engagement du cinéaste.

Fiche artistique & technique

Avec
Abou Camara
Bassirou Kane
Fatim Diagne
Mame N'Diaye
Mody Gueye

Scénario
Chérif Adrame Seck

Image
Baïdy Sow

Production : SOCIÉTÉ NATIONALE DE CINÉMATOGRAPHIE / SUNU FILMS (Dakar)

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