L’Extradition
Pour moi un film existe par son climat, sa tension intérieure. C’est aussi important pour le metteur en scène que pour le public. J’ai essayé de trouver mon style dans le rythme des mouvements, le langage, la lumière, l’ombre, le noir et blanc des images et dans la distance apparente et la sobriété de la forme extérieure.
Mais je n’ai « ement fait un film historique. Le film historique en costumes ne m’intéresse pas. Ce que je veux c’est partir du temps présent et montrer à quel point les faits historiques influent sur notre comportement actuel.
Sergeï Nïetschaïev, ce révolutionnaire Russe, a retenu mon intérêt parce qu’il a obligé le gouvernement Suisse à agir d’une manière typique et à se démasquer. Le gouvernement Suisse a extradé un révolutionnaire au profit du gouvernement Tzariste et ce contre un contrat commercial. Je n’aime pas cet opportunisme.
Sergeï reste un personnage ambigu. Il est à la fois sympathique et antipathique. Ce n’est ni un héros ni un anti-héros. Il est difficile de s’identifier à lui et c’est ce qui m’a intéressé. Lui c’était un doctrinaire convaincu qui, avec ténacité et une volonté extrême, voulait provoquer la révolution par la force, ceci jusqu’à son échec complet.
Peter Von Gunten
Fiche artistique & technique
Anne Wiazemsky
Roger Jendly
Scénario
Peter Von Gunten
Image
Fritz E. Maeder
Production : CINOV S.A.