Laguerat
Ceux qui vivent dans un camp ne réalisent pas que c’est un camp en réalité. Car c’est leur monde. Ma génération était somme toute assez heureuse d’être née dans le camp socialiste. Je me souviens que, dans mon enfance, mon coeur s’arrêtait presque de battre lorsque j’imaginais que j’aurais pu vivre en Italie, par exemple. Ne voyions-nous pas ce qui se passait là-bas dans leurs films néo-réalistes ? Nous étions fiers d’appartenir au SOC-CAMP. On ne se souciait pas que le terme «camp» fût emprunté aux militaires et que ce terme soit associé de sinistre manière au mot «concentration». Dachau, Auschwitz, Matthausen, ce n’était pas nos camps… Mais le jour arriva où nous entendîmes parler de notre Archipel du Goulag… Il y a d’innombrables documents et photos qui tentent à tout prix de rétablir la vérité sur cette époque. Mais il n’existe aucun document qui montre l’horreur, la honte… la peur. Comme la peur d’être amoureux. Il n’y a aucun document pour témoigner de l’Esprit. Seul l’Art peut le faire. J’espère que «Le Camp» est un témoignage de cette sorte un témoignage des tourments de l’âme. Gueorgui Dyulguerov.
Fiche artistique & technique
Dessislava Karoushkova
Radena Vulkanova
Samuel Fintsi
Scénario
Gueorgui Danailov, Gueorgui Dyulguerov
Image
Radoslav Spassov
Son
Margarita Marinova
Montage
Nikolina Momchilova, Hristina Mileva
Musique
Bozhidar Pektov
Décors
Boriana Semerdjieva
Production : Cinématographie Bulgare à Sofia Vente à l'étranger : Bulgariafilm à Sofia