La Trace de Moloktchon

Voilà l’histoire du Balok de Terenti. Terenti est un chasseur de renne, il est chef de brigade. Dans son balok, outre Maïa, sa femme, et Anna, sa fille, vivent aussi son frère Vassia, ainsi que son grand-père. Konstantin, le cousin d’Anna est invité pour quelques jours dans la toundra. Au petit matin, Maïa vient de se réveiller. La Trace de Moloktchon raconte, du lever au coucher, la journée d’une famille de Dolganes, héritiers des peuples millénaires du Grand Nord, derniers habitants nomades du Taïmyr (extrême Nord de la Sibérie). Le 9 mai 2000, le réalisateur a posé une première caméra fixe à l’intérieur du balok (habitat nomade) et une seconde caméra à l’extérieur, tournant sur elle-même, en suivant le soleil grâce à un petit télescope. Ce dispositif nous permet de suivre simultanément sur deux écrans la vie quotidienne du foyer de Maïa, en plan fixe, et les activités de survie dans la toundra de Terenti, en vision panoramique. Nous découvrons sur les deux écrans, comme sur ceux d’une caméra de vidéosurveillance, le mode de vie de ces derniers nomades animistes, « maîtrisant toutes les connaissances techniques nécessaires et suffisantes aux aspects majeurs de leur vie ». Se laissant filmer en toute innocence, la famille et les chasseurs nous livrent leur intimité, leurs gestes, leurs conversations.