En Och En
Un et un font deux. Mais chacun de ces deux reste inexorablement un, quoi qu’ils fassent. Et pourquoi justement deux ? Pourquoi pas cinq ? Ou cent ? Ou un millier ? Lorsque l’existence s’enfuit et s’emporte, et lorsque la réalité commence à flotter dans l’irréel, souvent il ne nous reste plus que le mythe de l’autre. L’engagement en faveur d’un autre, d’un seul autre, l’amour pour un autre, un seul. Combien l’attente de l’autre, le besoin de l’autre ne nous a-t-il pas empêchés d’attendre et de réclamer de nous-mêmes une solidarité et un engagement plus profond ? Ce film traite donc de la façon dont deux êtres se comportent à deux. Ce n’est certes pas un thème nouveau pour un film. Ylva et Dan ne réussissent pas à trouver dans l’amour une évasion et un refuge. Ce qui est d’ailleurs positif. Car même l’échec peut faire progresser. Peut-être pas Ylva et Dan. Et pourtant il faut bien s’accommoder d’eux. À cause de leurs sentiments et de leur sensibilité. Et aussi de leur quête du mythe de l’amour entre homme et femme, en tant que pouvoir révélateur. Erland JOSEPHSON « Conjonction de trois personnalités célèbres pour une première oeuvre commune, « En Och En » est un film d’une maturité parfaite, une oeuvre totalement aboutie sur tous les plans. Les images limpides, précises et belles sont orchestrées par des mouvements de caméra très souples. Certains plans « chocs » s’y insèrent tout naturellement et ne saisissent par leur audace qu’après un temps de latence qui accroît leur puissance, leur potentiel d’action sur la pensée du spectateur et met en place, avec une rare intelligence, leur signification profonde dans la trame de l’action. Un montage fluide assure l’aisance, la « coulée » harmonieuse de ce film, très psychologique en fait, où se mêlent le quotidien et le surprenant, le sourire, le rire et une tragédie sourde, sans éclat, celle de deux êtres aux enfances mêlées, dont l’une détruit l’autre en voulant le recréer et exister par cela même. » Jacqueline LAJEUNESSE
Cinéaste(s)
Erland Josephson
Né à Stockholm en 1923, Erland Josephson est acteur, auteur, metteur en scène et scénariste. Il a dirigé le Royal Dramatic Theater à Stockholm de 1966 à 1975. “En Och En” fut son premier film en tant que réalisateur.
Ingrid Thulin
Ingrid Thulin, née à Solleftea au nord de la Suède en 1926, suivit des cours de danse et d’art dramatique à Stockholm dès ses 17 ans. Sa carrière d’actrice de cinéma débute en 1948 ; elle est admise la même année au cours d’Art Dramatique du Royal Dramatic Theater dont elle devient sociétaire en 1950. En 1956, elle est engagée au théâtre municipal de Malmö où elle joue sous la direction de Bergman qui la fait ensuite travailler sur “Les Fraises Sauvages”. Elle devint ensuite une de ses interprètes favorites. En 1961, “The Four Horsemen of the Apocalypse” de Vincente Minelli marque le début de sa carrière internationale. Elle travaille en parallèle à la mise en scène de théâtre, et réalise son premier court métrage en 1965.
Sven Nykvist
Né en 1922 dans le sud de la Suède de parents missionnaires luthériens qui passèrent la plus grande partie de leur vie en Afrique, il étudie la photographie à la Stockholm Municipal School for Photographers. De 1941 à 1959, il travailla comme assistant opérateur aux Studios de Cinéma Sandrew puis en tant que chef opérateur à Cinecitta à Rome. Il a collaboré à plusieurs documentaires en Afrique, et à près de 40 longs métrages lorsqu’il devint directeur de la photographie sur les films d’Ingmar Bergman. Il a également travaillé avec de nombreux réalisateurs internationaux.
Fiche artistique & technique
Björn Gustafsson
Erland Josephson
Ingrid Thulin
Sven Lindberg
Scénario
Erland Josephson
Image
Sven Nykvist
Montage
Peter Falck
Production : JOSEPHSON & NYKVIST, SANDREWS, SWEDEN FILM INSTITUTE