En avant !
(Différents supports, différents récits)
L’envie de dire autrement le monde avec des images est concomitante à la naissance même du cinéma. Ce désir chemine parallèlement à son histoire, accompagnant et rencontrant parfois, pour les modifier, les formes traditionnelles du récit cinématographique.
Depuis quelques années, la naissance d’outils et de supports plus économiques et facilement maniables a engendré un foisonnement d’écritures et de formes étonnamment diversifiées.
C’est pourquoi la Quinzaine des Réalisateurs, fidèle à sa vocation de découverte, a voulu présenter cette année un ensemble de films qui attestent des mutations en cours.
La quasi-totalité des réalisateurs dont le travail est montré ici a pour point commun de venir du monde des arts plastiques et d’être reconnue de ce seul milieu. Que l’on pense par exemple à Valérie Mréjen, Valérie Pavia ou Pekka Sassi. Il nous semblait urgent d’élargir le cercle des connaisseurs et de signifier ainsi que s’ils étaient des « artistes », ils étaient aussi des « cinéastes » incomparables.
Regardant ces films, ce qui frappe est la façon dont leurs réalisateurs se jouent des codes de l’écriture cinématographique. Certains d’ailleurs prennent pour objet même le cinéma classique hollywoodien, comme en témoigne de façon exemplaire le travail de Matthias Müller.
Mais ce qui frappe aussi, c’est leur extraordinaire liberté : plus de carcans de formes, de supports, de moyens. Ce faisant, ils tirent des profondeurs du réel des sources souvent puissantes d’envoûtement et peuvent, nous semble-t-il, régénérer un art tout entier.
Ces cinéastes font aux spectateurs le cadeau d’une liberté sans égale. Le cinéma en a besoin.
Remerciements tous particuliers à Brent Klinkum de Transat Vidéo à Hérouville – Saint Clair. Merci aussi à Luc Brou ainsi qu’à l’IMEC de l’Abbaye d’Ardenne et spécialement Catherine Girerd.