Dance with a stranger
Au départ, j’ai voulu faire un film sur l’obsession du sexe en Angleterre. Le comportement britannique par rapport à la sexualité a toujours été empoisonné par une profonde hypocrisie. L’assassinat de son amant par Ruth Ellis a été considéré par l’opinion publique comme un petit meurtre sordide et elle, comme une aventurière, une vulgaire grue londonienne. Elle n’existait que lorsqu’un homme voulait bien qu’elle existe, aussi les anglais l’ont-ils jugée et condamnée en un jour et demi seulement. Elle fut pendue et ce fut une réelle victoire de l’Angleterre conservatrice. C’était de toute évidence une injustice provoquée par la tradition et les valeurs brutales d’une classe, d’un empire et d’un monde masculin. L’Angleterre des années 50 n’avait pas un niveau de conscience suffisant pour affronter les abîmes de la passion. Seule l’apparence des choses comptait : on craignait et on évitait ce qu’il y avait derrière. La moitié de l’Angleterre réagit de façon pathologique contre Ruth Ellis, l’autre moitié en fit un mythe. Elle, une femme tellement ordinaire, aveugle sur sa vraie nature, devenait un symbole et un porte-parole. Si j’ai réussi à retranscrire le flot brutal d’émotions que ces évènements ont provoqué au plus profond des personnages et de la société dans laquelle ils vivaient, j’aurai peut-être approché quelque chose d’universel. Mike Newell
Fiche artistique & technique
Ian Holm
Jane Bertish
Matthew Carroll
Miranda Richardson
Rupert Everett
Tom Chadbon
Scénario
Shelagh Delaney
Image
Peter Hannan
Montage
Mick Audsley
Musique
Richard Hartley
Production : The First Film Company, Londres, Grande-Bretagne Vente à l'étranger : Goldcrest, Londres, Grande-Bretagne Distribution en France : Arts et Mélodie, Paris