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Ceddo

Quinzaine 1977 | Long métrage | 2h

CEDDO est un film à réflexion. Il rassemble des faits et gestes véridiques vécus dans une période s’échelonnant sur plusieurs siècles jusqu’à nos jours. Réflexion sur l’usurpation du pouvoir. Préfiguration de nos actuels coups d’état en Afrique. Réflexion sur la complicité des féodaux d’alors, à la bourgeoisie actuelle en Afrique. Réflexion sur les religions révélées complice directe ou « In » de l’aliénation de l’homme africain – même de nos jours. Réflexion sur la traite négrière pour des pacotilles et des gadgets d’aujourd’hui. Réflexion sur le Spiritualisme africain. Ousmane SEMBENE

Cinéaste(s)

Ousmane Sembene

Originaire d’un village de Casamance, Sembene Ousmane fait partie des tirailleurs sénégalais mobilisés par l’armée coloniale française pendant la Seconde Guerre Mondiale. Arrivé clandestinement à Marseille en 1946, il y travaille comme maçon, puis docker. C’est à cette époque que le jeune homme engagé -il milite à la CGT- découvre le cinéma et la littérature. Devenu écrivain, il relate son expérience d’immigré dans Le Docker noir, son premier roman, publié en 1956. Désireux de se faire entendre par le plus grand nombre, Ousmane Sembene, bientôt quadragénaire, choisit de s’exprimer à travers le cinéma. Après avoir consulté André Bazin et Georges Sadoul, il part étudier le 7e art à Moscou. En 1963, il signe son premier court métrage, Borom Sarret, qui décrit le quotidien d’un charretier à Dakar. Il passe au long trois ans plus tard avec La Noire de…, l’histoire d’une domestique noire maltraitée par ses patrons blancs. Couronné par le Prix Jean-Vigo, ce film est le tout premier long métrage produit et réalisé en Afrique noire. S’il dépeint avec humour et sans concessions les rapports sociaux dans l’Afrique contemporaine (Le Mandat, 1968), Sembène Ousmane s’attache aussi à évoquer les pages les plus sombres de l’histoire de son continent : les conflits religieux au XVIIe siècle (Ceddo, 1977), ou les affrontements avec l’armée coloniale durant la guerre : Dieu du tonnerre en 1971, puis Le Camp de Thiaroye, Grand Prix du Jury à Venise en 1988, une oeuvre qui revient sur le massacre des tirailleurs sénégalais par des gradés français en 1945. Après Guelwaar (1991), Sembene, homme de combats, entame une trilogie baptisée “L’Héroïsme au quotidien”, portant notamment sur la condition des femmes en Afrique : il fait le portrait d’une mère célibataire dans Faat Kiné, le premier volet (2001), tandis que Moolaadé -l’un des films les plus remarqués au Festival de Cannes 2004- est une dénonciation de l’excision.

Fiche artistique & technique

Avec
Amadou Diagne Ndiaye
Moustapha Yade
Tabara Ndiaye

Scénario
Ousmane Sembene

Image
Georges Caristan

Montage
Florence Eymon

Musique
Manu Dibango

Production : FILMI DOMIREEW

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