Au-delà des sables
Si on est assis dans un train en marche, on peut voir des lieux, des gens, des paysages : on se déplace dans l’espace, c’est une sorte de découverte. Avec mon film, j’ai voulu me déplacer dans le temps, par les yeux du héros qui est un témoin. A travers ses yeux, on peut voir le monde étrange qui l’entoure. C’était un monde un peu sauvage, assez peu structuré, bouleversé par des passions, avide d’une liberté peut-être un peu trop anarchique, sans beaucoup de compréhension pour l’Histoire, bercé par des illusions et des mythes, qui menaient presque toujours à une impasse tragique. J’ai voulu faire une chronique subjective, et s’il y a parfois un mélange de scènes trop poétiques qui peuvent sembler irréelles, c’est à cause de mon amour pour un cinéma d’invention visuelle comme résultat des images mentales qui sont toujours le reflet d’une réalité vécue ou sentie. A travers cette sorte de cinéma, disons-le « poétique » j’ai voulu décrire une déchéance, la déchéance d’un monde qui doit se plier aux nécessités historiques ; la déchéance de l’individu qui, accablé par ses propres drames et complexes, reste enfermé en lui-même et ne peut plus se raccrocher à l’histoire. Le temps lui échappe. C’est tout. Radu Gabrea
Fiche artistique & technique
Dan Nutu
Georges Constantin
Gina Patrichi
Violeta Andrei
Scénario
Fanush Neagu
Image
Dinu Tanase
Production : ROMANIAFILM