Another Time, Another Place
Après le succès de THE WHITE BIRD PASSES, Jessie Kesson m’a raconté l’histoire de trois prisonniers de guerre italiens en Ecosse. J’ai tout de suite été séduit par l’humour de cette situation, ainsi que par l’idée d’explorer cet étrange et fascinant antagonisme entre les formes de répression et d’expression de ces deux cultures et les violentes émotions qui peuvent naître de ce choc.
J’ai attaché une grande importance au style du film. J’ai voulu retourner au cinéma de passion, de pureté et de réalisme poétique. Il me semble essentiel que la poésie du film provienne de la magie que l’on peut créer dans la vie la plus banale, aussi assujettie qu’elle soit dans ce cas précis, par les rythmes et les rituels de deux cultures opposées. Chacun sait ce que c’est que de ses sentir prisonnier, pris au piège d’un monde qui n’est pas le sien, ce que c’est que de rêver et d’essayer, quand on ose, de faire que ces rêves deviennent une réalité.
L’inconnu est toujours teinté d’exotisme. Le drame est de s’apercevoir que le rêve qu’on croit vivre n’en est pas un. Bien que ce soit une situation ordinaire qui se produit des milliers de fois, il en émane toujours une magie particulière. C’est cela que j’ai voulu explorer. C’est pourquoi j’ai utilisé des acteurs inconnus qui apportent leur propre rayonnement au film. J’ai pris de parfaits Italiens parlant chacun un dialecte différent, enracinés dans leur culture, comme les Ecossais le sont dans la leur.
J’ai essayé avant tout de donner une ligne aussi pure qui soit au film, sans rien de gratuit ni de complaisant. Michael RADFORD