Andjeo Cuvar
Il y a quinze ans, débutant dans la réalisation après des études de cinéma à Prague, j’ai tourné pour la télévison yougoslave un court documentaire sur la vie des tziganes dans un ghetto baptisé le « cimetière juif ». J’ai passé mon enfance près de ce ghetto. J’ai bien connu les tziganes, leurs coutumes, leurs croyances, leur mythologie. Le documentaire provoqua cette année-là une vive polémique dans les medias. L’image de la misère avait déplu aux autorités de la ville où j’avais tourné. Il y a un an et demi, le scandale du commerce des enfants tziganes m’a à nouveau entraîné vers l’ancien « cimetière juif ». En quinze ans, rien n’avait changé. Cela m’a bouleversé. J’ai eu envie de raconter une histoire sur ces gens qui vivent depuis des années dans la même terrible misère. Le scénario du film a été écrit d’un seul jet, inspiré des confessions des habitants du ghetto et des articles publiés dans la presse sur la traite des enfants. J’ai découvert Saybia, « l’ange qui donne la vie et la reprend, qui récompense et qui punit », comme disent les tziganes. Ce film est un rêve mais aussi une réalité terrible et angoissante. Goran Paskaljevic
Fiche artistique & technique
Esmeralda Ametovic
Jakup Amzic
Ljubisa Samardzic
Neda Arneric
Saban Bajramovic
Scénario
Goran Paskaljevic
Image
Milan Spasic
Son
Sinisa Janovic-Singer
Montage
Olga Skirgin
Musique
Zoran Simjamovic
Décors
Mile Jeremic
Production : Singidunum Jugoart, Morava Film, Yougoslavie Ventes à l'étranger : Jugoslavia Film, Yougoslavie