Allonsanfan
Vittorio Taviani : « En 68, la force de rupture était à l’extérieur et à l’intérieur de nous. Actuellement, où l’on a davantage besoin de rester recueillis à réfléchir, c’est ALLONSANFAN qui est né…
Comme toujours dans nos films, le moment historique est le point de référence, l’occasion de coaguler certaines idées. Dans le film, la référence à 1816 est assez précise : nous avons étudié cette période pour ensuite l’oublier et être plus libres – la reconstruction exacte ne nous intéresse pas. On parle du passé pour parler du présent, comme c’est toujours le cas pour l’histoire et l’art.
Dans un moment de régression, de reflux, il y a diverses possibilités de réaction : l’une d’elle est de se jeter dans l’utopie. C’est la seconde âme d’ALLONSANFAN.
Paolo Taviani : « Le film développe l’expression de cette phase de reflux, d’une confrontation d’idées. ALLONFANSAN, c’est la trahison et les splendeurs de la régression. »
Vittorio Taviani : « Nous montrons des contradictions, nous ne donnons pas d’indications. Du reste, au cinéma, la meilleure façon de dire est parfois de cacher. »
Extraits « La Revue du Cinéma » n°287, sept 1974.
Cinéaste(s)
Paolo Taviani
La production cinématographique des frères Paolo et Vittorio Taviani, réalisée à quatre mains depuis plus de quatre décennies, est un cas à peu près unique dans l’histoire du cinéma. Après avoir suivi des cours d’Art à L’Université de Pise, les frères Taviani se tournent vers le cinéma, après la découverte en salle du drame néo-réaliste Paisa de Roberto Rossellini. En 1954, ils réalisent le premier de leur sept documentaires: San Miniato, luglio ’44, qui narre le massacre de la population de leur village natal par les nazis. Mais la censure veille: il est interdit dès 1955. Un homme a brûler est leur première oeuvre de fiction et leur premier long métrage. Observateurs acerbes et aigus des transformations qui bouleversent et façonnent la société italienne, les frères Taviani mêlent intimement dans leur filmographie l’Histoire, analyse psychologique et lyrisme. Avec Les Hors-la-loi du mariage, dont Ugo Tognazzi et Annie Girardot partagent l’affiche, ils signent une comédie douce-amère sur le thème du divorce. L’année suivante, ils utilisent le Fantastique comme métaphore du contexte tumultueux de l’année 1968 dans le monde, avec Sous le signe du scorpion. Ce n’est toutefois qu’en 1974, avec Allonsanfan, évocation de l’Italie post-Napoléonienne et de l’échec des troubles révolutionnaires qui éclatèrent, qu’ils obtiennent leur premier grand succès international. En 1977, ils se penchent sur la rude destinée d’un enfant sarde élevé par un père berger de son état et d’une rare brutalité: l’histoire de Padre Padrone, bien que soulevant de vives critiques, bouleverse le Jury cannois qui lui décerne la Palme d’or. Ils continuent d’explorer le thème de la guerre sous le prisme de l’enfance avec La Nuit de San Lorenzo (1982; Grand Prix spécial du Jury à Cannes). En 1987, ils quittent brièvement la péninsule italienne pour planter leurs caméras aux Etats-Unis avec Good Morning Babylon, peinture satirique et pleine de verve du monde hollywoodien du temps de Griffith. Grands admirateurs de l’auteur italien de roman picaresque Luigi Pirandello, ils adaptent plusieurs de ses récits dans le dyptique Kaos /Kaos II. Après un détour par le documentaire avec Un Altro mondo e possibile, soulignant les ravages de la mondialisation, les frères Taviani reviennent à la fiction avec Le Mas des alouettes, leur seizième long métrage.
Vittorio Taviani
La production cinématographique des frères Paolo et Vittorio Taviani, réalisée à quatre mains depuis plus de quatre décennies, est un cas à peu près unique dans l’histoire du cinéma. Après avoir suivi des cours d’Art à L’Université de Pise, les frères Taviani se tournent vers le cinéma, après la découverte en salle du drame néo-réaliste Paisa de Roberto Rossellini. En 1954, ils réalisent le premier de leur sept documentaires: San Miniato, luglio ’44, qui narre le massacre de la population de leur village natal par les nazis. Mais la censure veille: il est interdit dès 1955. Un homme a brûler est leur première oeuvre de fiction et leur premier long métrage. Observateurs acerbes et aigus des transformations qui bouleversent et façonnent la société italienne, les frères Taviani mêlent intimement dans leur filmographie l’Histoire, analyse psychologique et lyrisme. Avec Les Hors-la-loi du mariage, dont Ugo Tognazzi et Annie Girardot partagent l’affiche, ils signent une comédie douce-amère sur le thème du divorce. L’année suivante, ils utilisent le Fantastique comme métaphore du contexte tumultueux de l’année 1968 dans le monde, avec Sous le signe du scorpion. Ce n’est toutefois qu’en 1974, avec Allonsanfan, évocation de l’Italie post-Napoléonienne et de l’échec des troubles révolutionnaires qui éclatèrent, qu’ils obtiennent leur premier grand succès international. En 1977, ils se penchent sur la rude destinée d’un enfant sarde élevé par un père berger de son état et d’une rare brutalité: l’histoire de Padre Padrone, bien que soulevant de vives critiques, bouleverse le Jury cannois qui lui décerne la Palme d’or. Ils continuent d’explorer le thème de la guerre sous le prisme de l’enfance avec La Nuit de San Lorenzo (1982; Grand Prix spécial du Jury à Cannes). En 1987, ils quittent brièvement la péninsule italienne pour planter leurs caméras aux Etats-Unis avec Good Morning Babylon, peinture satirique et pleine de verve du monde hollywoodien du temps de Griffith. Grands admirateurs de l’auteur italien de roman picaresque Luigi Pirandello, ils adaptent plusieurs de ses récits dans le dyptique Kaos /Kaos II. Après un détour par le documentaire avec Un Altro mondo e possibile, soulignant les ravages de la mondialisation, les frères Taviani reviennent à la fiction avec Le Mas des alouettes, leur seizième long métrage.
Fiche artistique & technique
Bruno Cirino
Laura Betti
Lea Massari
Marcello Mastroianni
Renato de Carmine
Musique
Ennio Moricone
Production : ITAL NOLEGGIO CINEMATOGRAFICO / Pier Paolo Pineschi