Ososhiki

Funérailles vient d’une expérience personnelle. Quand mon beau-père est mort, j’ai dû organiser ses obsèques et cette cérémonie m’a vivement impressionné. William Saroyan dit quelque part dans Papa, You’re Crazy, que l’art consiste à choisir des choses que tout le monde à l’habitude de voir et de les regarder d’une certaine façon. Moi-même dans ce film j’ai essayé d’observer avec un regard neuf ce que n’importe quel japonais est habitué à voir dans sa vie quotidienne. Quelque chose dans la réalité se déroule devant moi et attire mon attention : pourquoi ? Parce que cela me surprend, parce que je reçois un choc qui détruit l’image que j’ai l’habitude de voir. Et je me dis : « Tiens, je n’avais jamais regardé cela sous cet angle, ni sous cet éclairage ! ». J’ai voulu réaliser un film fondé sur l’accumulation de mes étonnements successifs. Etonnements sans fin, dûs à cette destruction des images et des idées reçues qu’est notre imagination. Bref, un film comme la vie que l’on vit. Voici donc mon film tel que j’ai rêvé. Juzo Itami